Parution : La Marseillaise

Engouffré dans un immeuble au premier étage, un rideau beige cache sa porte vitrée. Comme un phasme, il se fond dans le décor. Le détective privé…on a compris, est bien privé!

Avec trente ans d’expérience dans les poches, Boniface Alfonsi est l’un des détectives toulonnais les plus demandés; Sa carrière est encore loin de rendre l’âme, d’autant plus que son fils prend la relève.

Plongé dans son fauteuil, Boniface Alfonsi est paisible. Mais derrière cette apparence augurale et calme se cachent un stress et une passion grandeur nature.
Comment ce monsieur-tout-le-monde est-il arrivé à devenir si…privé? D’un regard profond et souriant, il répond en toute logique: »C’était un rêve de gamin. Une vraie passion. La routine? Ca n’existe pas. » Attiré par le mystère, le quotidien de ce détective se résume en filatures. Un métier qui demande de l’expérience et des qualités en béton. « Un bon agent de recherche doit être discret, physionomiste, endurant et patient. Il nous arrive de rester au même endroit dix heures sans bouger. Il faut être à l’affût de tout, cacher son identité, être au bon moment au bon endroit », insiste-t-il, le coup d’oeil toujours à son téléphone. On ne sait jamais.

Toute cette attention relève d’une tension permanente. Un stress qu’il met en « stand-by » quand il est à son paroxysme. En même temps, il n’a ni le choix ni le droit à l’erreur: « Mon métier a évolué dans le sens où aujourd’hui on doit être efficace et réussir à 100 %. On ne peut pas se permettre de recevoir de l’argent sans résultats ».

Sur quels tarifs alors joue le Sherlock Holmes des temps modernes? Il travaille sur toute la France, ses tarifs varient. « 60 Euros est le prix à payer pour une heure de consultation ». Sachant que les enquêtes peuvent parfois durer de trois à quatre mois, la filature vaut une sacrée bagatelle.
« Quand une personne de Paris me contacte, elle doit penser à me payer le trajet, l’hôtel et le restaurant. Les affaires d’adultère peuvent atteindre ainsi l’exhorbitante somme de 3000 euros ». Trois zéros qui méritent résultat. Mais aussi un travail qui mérite salaire car il ne faut pas oublier que ce métier est risqué. Ne pas se faire repérer, protéger sa famille, rester dans l’ombre. Les menaces sont également de mise comme le confie G. R., autre détective privé international, installé à Toulon: « La voiture cassée, le courrier ouvert dans la boîte aux lettres, les poubelles fouillées ». C’est l’arroseur arrosé.